L’énergie positive du lycée Vaclav-Havel
Bègles > Construit il y a dix ans, l’établissement avait pour ambition affichée de consommer moins d’énergie qu’il n’en produit. On y parle verre, bois, lumière, isolation, capteurs solaires et performance énergétique. (photo archives Claude Petit).
Premier établissement de France à énergie positive, ouvert il y a dix ans, le lycée polyvalent Vaclav-Havel de Bègles accueille près de 1 500 élèves. Il comprend trois bâtiments, dont un gymnase, sur un site boisé de 5 hectares. Tout de verre et de bois, l’équipement, réalisé selon
des normes Haute Qualité environnementale (HQE), est également labellisé Haute Performance énergétique (HPE). Annuellement, l’ensemble dégage moins de 7 tonnes de CO2.
Une décennie après sa construction, les espoirs placés dans les qualités de l’ouvrage n’ont pas été démentis. François Jolly, directeur de la construction à la Région – les lycées sont placés
sous les responsabilités des régions, la Nouvelle-Aquitaine a financé l’opération béglaise à hauteur de 60 millions d’euros –, parle de « satisfaction pour les usagers » et de « confort ».
Les besoins thermiques sont assurés par une chaufferie à bois, pour 85 %, s’ajoute un complément fossile, le gaz pour 15 %. « Quand on sait que le gaz, aujourd’hui, coûte trois fois plus cher que le bois, financièrement, la Région comme le lycée apprécient », souligne
François Jolly. Il ajoute : « Le risque était de construire un équipement un peu trop isolé l’été – période de chaleur, présence humaine et fonctionnement des ordinateurs – entraînant une éventuelle surchauffe des bâtiments. Un système mécanique permet d’ouvrir les fenêtres la nuit, la chaleur remonte progressivement dans la journée. »
Rien ne se perd, tout se transforme
Outre l’utilisation de la domotique pour limiter les dépenses d’énergie, à l’exemple de l’éclairage automatisé, une partie des eaux pluviales est récupérée. Le lycée est équipé
de conduits de lumière, laquelle, une fois collectée, est transportée et distribuée dans les bâtiments. Les toits de l’établissement sont équipés de 2 893 mètres carrés de panneaux
photovoltaïques pour l’électricité, et de capteurs solaires thermiques (400 m²) pour les sanitaires et le chauffage du gymnase. « En une décennie, au regard de l’évolution de
la conception des panneaux photovoltaïques (production en série, par rangées de cellules…), le rendement serait aujourd’hui meilleur. Mais nous n’avons aucun regret sur le principe et les résultats », analyse François Jolly.
En Gironde, la Région construit actuellement deux nouveaux lycées, au Barp et à Créon. Il est cette fois question de 90 % de chauffage au bois, au gaz pour 10 %, de travaux en géothermie avec une eau puisée à une profondeur de 100 mètres, d’une isolation haute performance et d’un complément photovoltaïque.
/ Maryan Charruau /